Qu'est ce que l'aromathérapie ?

Définition

L’aromathérapie est une branche de la phytothérapie qui se définit par l’ingestion, le massage du corps ou l’inhalation d’huiles essentielles végétales ou d’essences aromatiques.

Les origines de l’aromathérapie

L’aromathérapie existait déjà du temps de l’Egypte antique. Des papyrus datant de -4 500 ans listent ainsi des remèdes à base de « plantes de vie » même si le procédé d’extraction restait très sommaire. En effet, les égyptiens faisaient macérer des tissus pendant plusieurs jours dans un mélange issu de plantes et d’eau bouillante puis essoraient ces tissus. Les plantes aromatiques, et le parfum en général, étaient tellement importantes pour l’hygiène et la vie spirituelle, qu’il existait même le dieu du parfum : Nefertem. Les huiles essentielles faisaient partie des cérémonies religieuses, des offrandes aux dieux et servaient à préparer le kyphi : préparation à base de plantes aromatiques utilisée par les prêtres égyptiens (les premiers parfumeurs du monde !) mais c’est surtout à travers l’embaumement des défunts que nous connaissons le plus l’usage des huiles essentielles par les égyptiens. En effet, c’est grâce à des bandelettes trempées dans des huiles essentielles antibactériennes et antiseptiques que nous avons retrouvé, des siècles plus tard, des momies aussi bien conservées ! Des jarres contenant de l’encens au parfum toujours présent ont mêmes été retrouvées dans le tombeau de Toutankhamon.

Par la suite, grâce aux nombreux échanges intellectuels et commerciaux, cette utilisation des plantes s’est diffusée à travers tout le bassin méditerranéen jusque vers la médecine grecque. C’est ainsi qu’au XIème siècle, un médecin et philosophe perse, Avicenne, a mis au point le premier alambic pour extraire des huiles essentielles pures par distillation à la vapeur d’eau (technique toujours utilisée aujourd’hui !). C’est plus d’un siècle plus tard, à la faveur des croisades, que cette technique est découverte et rapportée en occident par les chevaliers. Les huiles essentielles se développeront alors rapidement dans la pharmacopée et les apothicaires, ancêtres des pharmaciens, se nommeront Aromatherii.

L’essor des huiles essentielles a continué tout au long des siècles jusqu’à l’arrivée de la révolution industrielle et de la chimie de synthèse qui ont imposé la production de molécules synthétiques moins couteuses et mieux maitrisables. Toutefois, à la faveur du développement des médecines naturelles et l’appui de recherches scientifiques sérieuses, les huiles essentielles font, aujourd’hui, un retour remarqué dans notre quotidien.

Le père de cette Ecole française est sans nul doute René-Maurice Gattefossé (1881-1950) : Ingénieur chimiste parfumeur, il utilisa les huiles essentielles comme principales matières premières de son industrie cosmétique. Soucieux de réguler son approvisionnement en matières premières, il aida fortement les agriculteurs-distillateurs de Lavande à moderniser leur exploitation et améliorer le rendement et la qualité de leur distillation. Il introduisit notamment l’analyse chimique des huiles comme critère d’évaluation. C’est lors de ses nombreux échanges avec les lavandiers qu’il entendit parler pour la première fois des vertus médicales de l’huile de lavande pour les brûlures, les douleurs, la digestion, …

Infatigable entrepreneur et créateur de la revue La parfumerie Moderne, il noua des relations avec des agriculteurs du monde entier et fit rayonner le savoir-faire français en exportant ses techniques modernes et ses conseils.

Le 25 juillet 1910, jour de naissance de son fils, il fut victime d’une explosion dans son laboratoire et se retrouva brûler aux mains et au crâne. Le traitement qu’il reçut à l’hôpital ne fut pas efficace et il fut atteint d’un début de gangrène gazeuse. Se rappelant alors les conseils des lavandiers, il s’appliqua de l’huile essentielle de Lavande sur les plaies. Les résultats furent tellement stupéfiants qu’il se décida à bousculer les codes de la médecine et fit, dès lors, la promotion incessante des huiles essentielles à travers de nombreux livres et conférences. Il multiplia les publications, créa de nombreux mélanges (crèmes, pommades, solutions liquides, …) et développa des études cliniques avec plusieurs médecins et des pharmaciens. Il inventa même un nom pour cette thérapeutique : l’Aromathérapie.

A sa suite, d’autres grands noms de l’école française participèrent grandement au développement de l’aromathérapie en France et à travers le monde. On peut notamment citer le Dr Jean Valnet, père de l’aromathérapie moderne ou Pierre Franchomme, inventeur de la notion fondamentale de chémotype.

Sources :

N. H. Abou El-Soud “Herbal medicine in ancient Egypt” Journal of medicinal plant research 4(2):82-86 · February 2010

L. Manniche “Perfume” UCLA Encyclopedia of Egyptology, 2009

RMG, l’invention de l’aromathérapie – Pellicula – 2005

Comment obtient-on les huiles essentielles ?

Les huiles essentielles sont uniquement issues des plantes aromatiques qui représentent environ 10% des végétaux. Seules ces plantes très évoluées sont capables de synthétiser et sécréter une substance volatile et naturelle appelée essence. C’est l’extraction de cette essence par distillation que va donner l’huile essentielle.

Qu’est-ce que l’essence et à quoi ça sert ?

Substances odorantes et volatiles, les essences aromatiques sont produites par des cellules végétales spécialisées et contiennent des centaines de molécules très variées (alcools, aldéhydes, cétones, esters, terpènes, …). Issues de la photosynthèse des nutriments puisés dans le sol, leur composition dépend de l’organe producteur (racines, rhizomes, feuilles, rameaux fleuris, aiguilles, pétales de fleur, zeste, écorce, fruit, …) mais également de la nature du sol et du climat.

Stockée dans des poches du tissu végétal, chaque essence assure une fonction précise. Il peut s’agir de :
  • Protéger la plante vis-à-vis d’agents pathogènes grâce à ses propriétés antivirales, antibactériennes ou antifongiques.
  • Aider à la reproduction en attirant les pollinisateurs.
  • Permettre la survie de la plante en servant de réserve d’énergie durant les périodes difficiles telles que les sécheresses.
  • Communiquer à travers des messages olfactifs comme le fait, par exemple, l’Acacia caffra qui émet de l’éthylène en cas d’attaque d’herbivore pour prévenir ses congénères. Les autres acacias chargent alors leurs feuilles en tanins, les rendant amères et toxiques.

Pour récupérer ces fameuses essences, nous utilisons une technique millénaire perfectionnée par Avicenne (mettre lien vers la partie historique) : la distillation par vapeur d’eau.

Comment ça marche ?

La partie de la plante que l’on souhaite distiller est récoltée au moment adéquat et mise dans un alambic. Positionné au-dessus d’un réservoir d’eau portée à ébullition, l’alambic est traversé par de la vapeur d’eau. Lors de cette étape qui dure plusieurs heures, la vapeur d’eau fait éclater les petites poches à essence contenues dans les tissus végétaux et se charge en molécules aromatiques. Il est important d’utiliser une eau de qualité afin d’éviter un maximum de résidus (pesticides, polluants, …).

Cette vapeur d’eau chargée de molécules aromatiques ressort par le haut de l’alambic au niveau du Col de cygne. Elle passe alors dans le serpentin où elle est refroidie grâce à de l’eau froide circulant en permanence autour. La vapeur d’eau refroidie se condense et revient à l’état liquide pour être récupérée dans l’essencier (également appelé vase florentin).

C’est dans l’essencier que se passe la dernière étape de la distillation. Cette étape est passive puisse qu’elle consiste à laisser l’eau et l’huile essentielle se séparer par le jeu de 2 phénomènes : une différence de densité entre les 2 liquides et la non-miscibilité des huiles essentielles dans l’eau.

C’est ainsi qu’on observe tout naturellement les molécules aromatiques se séparer de l’eau pour former l’huile essentielle qui sera au-dessus et l’eau en dessous. Cette eau restante conserve malgré tout quelques molécules aromatiques hydrosolubles, on l’appelle alors hydrolat aromatique. Beaucoup moins concentré qu’une huile essentielle en molécules aromatiques, l’hydrolat aromatique peut s’utiliser pur et possède des vertus qui lui sont propres.

Il suffit maintenant de récupérer séparément les 2 supports aromatiques pour obtenir l’huile essentielle et l’hydrolat aromatique.

L’huile essentielle obtenue concentre jusqu’à plusieurs centaines de principes actifs issus de la plante qui peuvent avoir de nombreux champs d’action thérapeutique. Cette forte concentration impose toutefois un usage à très faible dose. En effet, une seule goutte représente de grandes quantités de plantes. Par exemple :

– pour 1 g d’HE de lavande fine, il faut environ 1,5 kg de fleurs.

– pour 1 g d’HE d’estragon, il faut environ 3 kg de feuilles.

– pour 1 g d’HE de rose, il faut environ 60 kg de pétales soit environ 3 millions de pétales


N.B. : ce faible rendement explique aussi le coût des huiles essentielles.

N.B. 2 : dans le cadre des agrumes (citron, pamplemousse, orange, bergamote, …) l’extraction se fait à froid de manière mécanique : on écrase le zeste dans des presses de façon à faire éclater les poches à essence et libérer les molécules aromatiques. Dans ce cas le produit obtenu est appelé essence et non huile essentielle car il s’agit bien de l’essence telle que synthétisée par la plante et non sa version extraite à la vapeur.

N.B. 3 : Hydrolat aromatique et eau florale, quelle différence ? Les 2 noms sont utilisés de manière commune mais la distinction existe ! Lors de la distillation, la partie aqueuse obtenue est un hydrolat aromatique mais nécessairement une eau florale. Cela dépend de la partie de la plante qui a été distillée. Si l’organe végétal utilisé est une fleur (ou une sommité fleurie) alors l’hydrolat aromatique peut être appelé eau florale. L’eau florale est donc un hydrolat aromatique de fleurs, tout simplement.

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